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Dans le projet de loi de finance 2021, le gouvernement entend durcir le malus CO2 sur les achats de voitures neuves et y ajouter un malus sur le poids déjà évoqué par le passé. (…) D’abord, le gouvernement souhaite serrer encore la vis sur le malus CO2. D’après les premiers éléments auxquels nos confrères d’Autoactu ont pu avoir accès, le ministère de l’Ecologie souhaiterait voir débuter le malus à 123 g/km alors qu’il début aujourd’hui à 138 g/km depuis l’entrée en vigueur de la norme d’homologation WLTP. En plus de cet abaissement considérable, le barème appliqué serait tout bonnement absurde puisqu’une voiture émettant justement 138 g/km serait affublée d’une surtaxe de 1 450 € ! Ce serait par exemple le cas d’un Peugeot 2008 PureTech 130 EAT8. On ne fera que mentionner les 14 881 € potentiellement réclamés au futur acquéreur d’un modèle rejetant 178 g/km.
En plus de cette nouvelle échelle exponentielle, le ministère annonce vouloir mettre en place ce fameux malus sur le poids. L’objectif serait de faire diminuer la part de marché des SUV qui grandit chaque année mais là encore, le barème s’annonce déroutant. La taxe commencerait dès 1 400 kg, à hauteur de 10 € par kilogramme supplémentaire… Un Peugeot 5008 BlueHDi 180 EAT8 serait ainsi gratifié d’un malus poids de 1 400 € en plus des quelque 10 000 € de malus CO2 (estimation). Le projet prévoirait tout de même une diminution de la taxe pour les familles ayant besoin de grands véhicules et une échelle spécifique pour les électriques.
Même si le projet sur ce malus 2021 sera discuté, amendé voire retoqué au Parlement, sa simple formulation telle quelle interroge. Violemment secoué par la pandémie de Covid-19, le secteur automobile n’a eu d’autre choix que de faire appel à l’Etat, lequel s’est porté garant de milliers d’emplois et a mis en place un plan de relance dont les effets se sont tout de suite fait sentir. Le durcissement du malus serait ainsi une nouvelle épine dans le pied d’un secteur dans le dur. Sans parler du malus sur le poids, qui serait une sacrée embûche pour nos constructeurs nationaux. Faut-il rappeler que sont produits en France les modèles les plus hauts de gamme et donc les plus lourds, lesquels seront donc les plus taxés. A se demander si nos décideurs ont envie de soutenir ou couler la filière qui représente 400 000 salariés en France.
Automobile Magazine - 21/09/2020